Qui aime traduire, aime écrire, du moins manier les mots. Enfin, il vaut mieux ! Je vous invite à consulter ce blog et les articles qui y seront régulièrement publiés. Ils seront relayés sur les réseaux sociaux. Bonne lecture !
Pour être traducteur, il faut non seulement aimer les mots, mais également être curieux de nature. Point positif du métier : on en apprend tous les jours ! En ce sens, j’aime transmettre mes découvertes et ce qui me touche dans le monde qui nous entoure (les manuels pour aspirateur n’en font pas partie, du moins pour l’instant). Étant passée par une reconversion, je souhaite également accompagner les « tout neufs », ou toute autre personne qui aimerait se lancer dans le métier sans trop savoir par où commencer. Vous trouverez donc ici une série d’articles consacrés à différents thèmes : langue et culture, les métiers de la traduction, la boîte à outils du linguiste, information et accompagnement aux jeunes traducteurs, conseils liés à la santé, au bien-être et au développement personnel. En espérant que ces articles vous seront utiles et/ou agréables. 🙂
Place Bellecour. C’est l’automne à Lyon.
À mesure que les arbres se défont (enfin) de leur feuillage pour révéler leur silhouette filiforme, je vois se dessiner devant moi les peintures de Damin, qui ont bercé mon enfance, et dont certaines ornent toujours les murs de la maison familiale (parmi lesquelles, la représentation de la place Bellecour, mise en avant pour cet article).
Georges Damin, ses aquarelles et ses lithographies.
Il a d’abord peint sa ville d’adoption. Il peint des scènes du paysage lyonnais, souvent à l’automne et en hiver. Les arbres. La neige. Le brouillard. L’ombre et la lumière. Les couleurs de Lyon et de l’hiver. Son style est épuré, sa palette délicate. Le trait prime sur la couleur et me rappelle les estampes japonaises. Pas étonnant pour cet artiste passionné de calligraphie et d’écriture chinoise.
« Je m’imprègne du paysage et du climat pour l’ambiance des tableaux ».
Georges Damin est né en février 1942. Il a étudié à l’École de Tissage de Lyon, a fréquenté l’École des Beaux-Arts et suivi des cours de dessin avec Pierre Pellou, peintre lyonnais qui a toujours été son maître. C’est auprès de lui qu’il s’imprègne de la lumière de Lyon, qu’il travaille les nuances et les ombres, puis le trait.
Ensuite, il voyage. Dans le sud, en Provence, et sur la Côte d’Azur.
Il peint ses premières toiles à Saint-Tropez et se fait encourager par quelques peintres illustres (dont Picasso). En bon peintre qui se respecte, il passe un peu de temps à Montmartre. Il travaille autour du « Bateau Lavoir », du « Lapin Agile ».
Des dessins en noir et blanc, sa palette s’enrichit de tons pastels, gris nacrés, roses et bruns. Toujours avec une grande délicatesse.
Il a peint Lyon, Megève, Paris, la Bretagne, Venise, la Toscane…
Il ramène de ses voyages un ciel de plomb, une neige de coton, un rayon de soleil méridional, le vent de la mer, la lumière délicate de Toscane.
On le remarque à l’étranger et on l’invite à exposer ses œuvres dans plusieurs grandes villes : Lyon, Paris, Bruxelles, Amsterdam, Bristol, New York, San Francisco…
Il reste très attaché à Lyon et à Megève, où sa peinture est célèbre, mais rares sont ceux qui connaissent son visage. Sur Internet comme dans la vraie vie, c’est un homme discret et réservé, qui préfère son atelier aux mondanités. Il y a quelques années encore, on pouvait le voir peindre à son chevalet à Lyon et à Megève… Bien avant les temps covidés.
Sa galerie et son atelier se trouvent au 25 rue Saint-Georges, dans le Vieux Lyon.
Son fils Yves, a repris le flambeau, ou plutôt le pinceau. Installé à Maisons Laffite depuis maintenant une dizaine d’années, il peint des scènes de la vie locale, et des scènes équestres. Dans les pas de son père, il peint à l’encre de chine et à l’aquarelle.
Ces quelques lignes pour vous dire que pour moi, vous serez toujours l’âme de Lyon. Merci, Monsieur Damin.
Georges Damin est à la salle Médiaplus. Photo Marie-Claude Vasque
Bibliographie
Damin (Georges), de Christine Mässer. Édition Le pont des Arts, 1985.
En ces temps covidesques, force est de constater que la période aura au moins été propice à la (re)découverte de ses racines et/ou du patrimoine local, parfois délaissé au profit d’autres horizons dont l’attrait pouvait nous sembler, jusqu’à l’année dernière, proportionnel à leur éloignement.
En proie à des interrogations sur l’histoire de ma région et de ma propre famille, j’ai profité de ce temps passé en présence de mes parents pour explorer les Monts du Lyonnais, d’où mon père est originaire, et dans les Monts d’Or, que je connaissais très peu, même en étant Lyonnaise (honte à moi).
Si vous aimez la marche, la nature et le patrimoine, que vous soyez de la région ou de passage, je vous invite à emprunter ces circuits à la découverte des cabornes des Monts d’Or. Petit coup de cœur pour le sentier des cabornes à Poleymieux, mais il existe de nombreux parcours tout aussi sympathiques entre St Didier, St Cyr et St Romain au Mont d’Or.
C’est mon père qui m’a parlé en premier de ces fameuses cabornes (dont la prononciation en Lyonnais m’échappe encore), à l’occasion d’une ascension au Mont Thou. Dans le Beaujolais et le Mâconnais, les homologues des cabornes se nomment les « cadoles ».
Les Monts d’Or
Avec les Monts du Lyonnais, les Monts d’Or constituent la bordure nord-est du Massif Central. Il s’agit d’un relief typique de massif calcaire. Le sol argileux donne ce ton ocre caractéristique aux sentiers, et la pierre jaune de Couzon est utilisée dans les murs en pierres dorées des villages, les murs en pierre (chirats) et les abris (cabornes).
Les cabornes
Les cabornes sont des cabanes construites en pierres sèches (c’est-à-dire sans charpente ni mortier) qui servaient d’abri aux vignerons et de rangement pour les outils. Certaines pouvaient être utilisées comme lieu d’habitation.
D’après le Dictionnaire étymologique du patois lyonnais de Nizier de Puitspelu (1890), une caborne désigne un « petit réduit, une hutte, dans laquelle les journaliers se mettent à l’abri » et, « par extension, se dit avec un sens péjoratif de toute habitation misérable »[1]. Cette définition a été reprise par Marcel Lachiver dans son Dictionnaire du monde rural (1997) : « Dans le Lyonnais, hutte, cabane, petite maison dans laquelle les journaliers se mettent à l’abri. »[2]
Les cabornes ponctuent le paysage des Monts d’Or. Elles sont plus ou moins repérables. Certaines sont bien cachées, littéralement logées dans les murs d’enclos ou de soutènement, et on ne les distingue que par leur entrée. D’autres constructions sont indépendantes et donc plus facilement détectables.
Comme l’indique le site Internet de Saint Cyr au Mont d’Or, il existait entre 1000 et 2000 cabornes dans les Monts d’Or au XIXe siècle, réparties sur 7 à 8000 hectares. Au XXe siècle, un recensement faisait état de 545 cabornes. De nos jours, on en dénombre encore quelques centaines, plus ou moins bien conservées.[3]
De loin comme de près (et même de dedans !), aucune caborne ne se ressemble. Elles se caractérisent et se distinguent les unes des autres par leur voûte (en encorbellement ou à claveaux), leur entrée et leur plan intérieur (carré, circulaire, rectangulaire, etc.). L’entrée détermine l’orientation de la caborne. Les cabornes s’ouvrent la plupart du temps vers l’est, ce qui leur offre une meilleure protection contre les éléments, ou en fonction du terrain et de l’environnement de l’abri. D’autres entrées ont des formes plus singulières, ce qui leur donne un certain caractère, mais ne permet pas de les utiliser comme habitation.[4]
Une entrée rectangulaire peut recevoir une porte, ce qui rend la caborne plus hospitalière en conservant un peu de chaleur à l’intérieur.
Bon nombre de ces cabornes ont été restaurées par des associations de bénévoles, afin de conserver ce patrimoine. Il est important de ne pas prélever de pierres et de ne pas faire de barbecue sauvage, car cela fragilise les édifices déjà bien abîmés par le temps et les éléments.
Idées de randonnées
Voici quelques exemples de circuits qui vous donneront un bon aperçu des cabornes et vous permettront de profiter de beaux points de vue. Certaines portions sont toutefois assez exposées et le soleil peut cogner en été ! Au pire, vous aurez l’occasion d’expérimenter la fraîcheur des cabornes en vous mettant dans la peau d’un vigneron l’espace d’un instant.
St Didier/St Cyr
Départ de St Fortunat via le Mont Thou, ou depuis le Mont Cindre, par exemple.
https://www.visorando.com/randonnee-cabornes-et-sentiers-a-saint-cyr-au-mont/
https://www.visorando.com/randonnee-boucle-des-monts-d-or/
https://www.visorando.com/randonnee-mont-thou-et-cabornes/
Ce circuit comporte un bel exemple de cabornes intégrées dans les murs en pierres sèches. Un espace pédagogique explique les différentes méthodes de construction, avec une mise en pratique pour les petits… et les grands enfants !
Poleymieux : le sentier des cabornes et la Croix Rampau
Emprunter le circuit « Poleymieux » de la carte du Grand Lyon, au départ du musée Ampère. Cet itinéraire vous fait traverser le village doré de Poleymieux avant d’emprunter le sentier des cabornes, tout au long duquel vous aurez le loisir d’admirer des édifices variés. Le circuit offre de magnifiques points de vue jusqu’au panorama de la Croix Rampau et son départ de parapente à 464 mètres (plutôt bas et donc assez impressionnant). Le belvédère donne sur les Alpes, la Dombes, la vallée de la Saône, le Beaujolais et la Bresse.
Possibilité de prolonger la marche en forêt par le Mont Py avant de redescendre sur le village de Poleymieux. Vous pouvez également combiner cette randonnée avec la visite du Musée Ampère si vous êtes féru d’électricité, car il s’adresse plutôt à un public de connaisseurs (on ne met pas les doigts dans la prise !). Le bâtiment lui-même vaut le coup d’œil (il s’agit de la maison d’enfance du physicien André-Marie Ampère, qui héberge aujourd’hui le musée).
[1] Claude Perron (1986), Les cabornes du Mont d’Or lyonnais. Premiers résultats d’enquête, rapport remis au Comité du Pré-inventaire des monuments et richesses artistiques du Rhône, photocopie, 7 p. (résumé dans La lettre du CERAV, bulletin de liaison No 7, juin 1987, CERAV, Paris, pp. 12-14)
[2] Marcel Lachiver (1997), Dictionnaire du monde rural : les mots du passé, Paris : Fayard,1766 p. (p. 334)
[3] « Les cabornes », Saint Cyr au Mont d’Or, https://www.stcyraumontdor.fr/Les-cabornes?lang=fr [consulté le 20 mars 2021].
[4] Ibid.
Liens utiles
Associations et restauration des cabornes :
Cabornes et petit patrimoine du Mont d’Or
Le patrimoine pierres sèches des Monts d’Or (Syndicat Mixte des Monts d’Or)
Site du Musée Ampère :
Circuits de randonnée :
https://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/media/pdf/environnement/cartes/
20180319_rando_carte2_montsdor.pdf
https://www.visorando.com/randonnee-cabornes-et-sentiers-a-saint-cyr-au-mont/
https://www.visorando.com/randonnee-boucle-des-monts-d-or/
https://www.visorando.com/randonnee-mont-thou-et-cabornes/
Bibliographie
BEUCHER, Benoit (2018). « Chants funéraires mossi : édifier les vivants, sécuriser le changement ». Acta fabula, vol. 19, n° 5 [mis en ligne le 27 mai 2018]
http://www.fabula.org/revue/document10954.php [consulté le 20 mars 2021].
GARNIER, Michel (2001). Carriers et Carrières dans le Mont d’Or lyonnais – Tome 2 : De la pierre des carrières aux ouvrages pour les hommes et pour les eaux. Association Connaissance du Mont d’Or, 294 p.
GARNIER, Michel (2012). Le toponyme Mont d’Or et son massif le Mont d’Or Lyonnais. Limonest : Syndicat Mixte des Monts d’Or, 295 p.
LACHIVER, Marcel (1997). Dictionnaire du monde rural : les mots du passé. Paris : Fayard, 1766 p. (p. 334)
PERRON, Claude (1986). Les cabornes du Mont d’Or lyonnais. Premiers résultats d’enquête, rapport remis au Comité du Pré-inventaire des monuments et richesses artistiques du Rhône, photocopie, 7 p. (résumé dans La lettre du CERAV, bulletin de liaison N° 7, juin 1987, CERAV, Paris, pp. 12-14)
« Caborne ». Wikipédia [modifié le 9 décembre 2020] https://fr.wikipedia.org/wiki/Caborne [consulté le 20 mars 2021].
« Les cabornes ». Saint Cyr au Mont d’Or https://www.stcyraumontdor.fr/Les-cabornes?lang=fr [consulté le 20 mars 2021].