Qui aime traduire, aime écrire, du moins manier les mots. Enfin, il vaut mieux ! Je vous invite à consulter ce blog et les articles qui y seront régulièrement publiés. Ils seront relayés sur les réseaux sociaux. Bonne lecture !
Pour être traducteur, il faut non seulement aimer les mots, mais également être curieux de nature. Point positif du métier : on en apprend tous les jours ! En ce sens, j’aime transmettre mes découvertes et ce qui me touche dans le monde qui nous entoure (les manuels pour aspirateur n’en font pas partie, du moins pour l’instant). Étant passée par une reconversion, je souhaite également accompagner les « tout neufs », ou toute autre personne qui aimerait se lancer dans le métier sans trop savoir par où commencer. Vous trouverez donc ici une série d’articles consacrés à différents thèmes : langue et culture, les métiers de la traduction, la boîte à outils du linguiste, information et accompagnement aux jeunes traducteurs, conseils liés à la santé, au bien-être et au développement personnel. En espérant que ces articles vous seront utiles et/ou agréables. 🙂
Ou comment partir du bon pied ! Bienvenue dans ce deuxième volet consacré au démarrage de votre activité en tant que traducteur indépendant. Le plus fastidieux étant derrière vous, vous allez désormais pouvoir vous consacrer au cœur de votre activité ! Voici quelques conseils pour vous aider à démarrer et (c’est tout le mal que je vous souhaite) à développer votre clientèle, en mettant toutes les chances de votre côté.
Soigner son réseau : s’inscrire sur des plateformes et bien remplir son profil
LinkedIn reste la plateforme de prédilection dans le monde anglophone.
Point positif, vous pouvez remplir votre profil en plusieurs langues, indiquer si vous êtes à la recherche de nouveaux employeurs, consulter des offres d’emploi et recevoir des propositions. C’est comme ça que j’ai eu mes premiers contrats.
Indiquez votre formation et votre expérience en rapport ou non avec la traduction, et si vous avez déjà fait du bénévolat en tant que traducteur et/ou chef de projets.
Proz est une plateforme incontournable dans le monde de la traduction, quoi qu’un peu datée et à plusieurs vitesses. Pour ma part, je n’ai pas vraiment trouvé de travail via la plateforme, mais c’est tout de même une ressource à avoir dans ses tablettes pour consulter les annonces ouvertes au public, référencer votre travail, échanger avec les autres traducteurs et utiliser les ressources accessibles en ligne (glossaires, etc.).
Xing est une plateforme dont se servent les germanophones.
Un projet pilote de plateforme a été mis en place récemment à Lyon, type Malt, mais qui serait dédiée aux traducteurs. Le principe : les clients publient leur offre en donnant un maximum de détails sur le texte à traduire, les traducteurs répondent à l’offre en donnant leur prix et délai. Le client peut alors choisir entre les offres des traducteurs en se basant sur le prix, mais également sur la réputation du traducteur, réputation qui sera basée sur plusieurs critères, dont le professionnalisme (la plateforme doit s’assurer qu’elle a à faire à des professionnels) et la qualité de leur traduction d’après les relectures faites par d’autres traducteurs professionnels sur la plateforme pour des projets précédents (donc pas une réputation faite par le client qui ne saurait juger de la qualité de la traduction s’il ne parle pas la langue). Stay tuned!
Définir ses spécialités
Les clients aiment sentir que vous maîtrisez le domaine sur lequel ils veulent vous faire travailler. Un profil qui ne fait que mentionner de la traduction « généraliste » ou « rédactionnelle » ne séduit guère.
Interrogez-vous sur les domaines qui vous intéressent et/ou dans lesquels vous avez déjà de l’expérience. Point trop n’en faut, si vous voulez prendre le temps de bien approfondir le champ de vos connaissances, mais avoir plusieurs cordes à son arc, c’est mieux.
Si vous avez travaillé en tant qu’enseignant, vous pouvez vous spécialiser dans le e-learning, les contenus pédagogiques, la formation continue…
Vous êtes fan de jeux vidéo ? Vous pouvez très bien mettre votre profil en avant auprès d’agences ou de clients de localisation de jeux vidéo.
Essayez de choisir des domaines plutôt porteurs. En ces temps covidés : le bien-être, le numérique, le e-learning, l’environnement (entre autres).
Vous manquez d’idées ? Faites une étude de marché ! Contactez des collègues traducteurs dans votre branche pour savoir dans quels domaines ils travaillent et comment ils s’en sortent. Ils seront tout contents de vous répondre et de vous donner des tuyaux sur les secteurs qui marchent (Éric, un collègue breton, m’avait gentiment indiqué que je pouvais partager son créneau dans l’environnement et les énergies renouvelables en allemand, car il croulait sous les demandes et devait refuser du travail). Vous pouvez également vous inscrire à des journaux locaux pour voir quelles sont les startups qui se sont développées dans votre région et qui auraient potentiellement besoin de s’internationaliser. Cela vous renseignera par ailleurs sur les tendances du marché !
Cibler sa prospection
Comment trouver des clients directs et prospecter auprès d’agences de traduction ?
Reprenez vos domaines de spécialisation et faites une recherche d’agences et/ou d’entreprises locales/nationales/internationales qui vous intéressent et qui seraient susceptibles d’avoir besoin de traducteurs.
On ne va pas se mentir, si cela vous rassure, les premiers temps, vous pouvez arroser ! Même si cela est chronophage, avec un peu de chance, vous ferez peut-être mouche. Le tout étant de ne pas se tuer à la tâche, ce qui peut générer de la déception et de la frustration.
Faites un tableau Excel pour documenter vos recherches (noms des entreprises/agences, sites Internet, coordonnées, commentaires, stratégie d’approche), de façon à avoir un suivi efficace.
Relancez au bout d’une quinzaine de jours, par e-mail ou par téléphone si vous avez un numéro et que vous êtes à l’aise.
Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Essayez de vous faire une petite base de 2-3 clients « réguliers » (directs et indirects via les agences), pour assurer vos arrières en cas de pépin, de fermeture intempestive ou autre déconvenue. L’idée étant de ne pas accepter trop de clients non plus, car vous devez être un minimum disponible.
Se créer un site et/ou un blog
Bon nombre de traducteurs vivent très bien sans, mais avoir son site est tout de même un gage de professionnalisme.
L’utilisation d’une adresse e-mail dédiée et sécurisée est également recommandée si vous êtes amené à travailler sur du contenu confidentiel (dans ce cas, exit les adresses Gmail et l’utilisation de Google Drive).
Si vous passez par une agence, votre site peut coûter cher, mais cela vous économisera du temps et de l’énergie. Pour ma part, j’ai pu prétendre à une aide au développement numérique (merci Pierrik), soit une enveloppe de 500 euros que j’ai pu investir dans la création de mon site. Gardez un œil sur les aides numériques !
Si vous êtes doué en développement, que vous en avez le temps (et l’énergie) et que vous maîtrisez les éditeurs du type WordPress, cela peut-être une bonne façon de vous lancer dans l’aventure en tant que traducteur indépendant. Le plus tôt étant le mieux, car ensuite vous risquez d’être pris par le travail !
À ce sujet, je me permets de faire un peu de pub pour un collègue brésilien, qui explique comment créer son site tout seul comme un grand, pas à pas. Les articles sont très bien faits (mais en anglais).
https://www.petruciotranslation.com/beginners-guide-create-freelance-translator-website/
Si vous aimez écrire (et que vous n’en avez pas marre de taper à l’ordinateur), tenez un blog ! C’est très stimulant intellectuellement. Cela vous permettra de retrouver votre voix, de soigner votre plume, de rester actif et de vous tenir informé sur les sujets qui vous tiennent à cœur.
Se former et s’informer
Consultez régulièrement des contenus en lien avec vos spécialités et essayez de vous tenir à jour dans vos différentes spécialités. Et bien sûr, lisez tout ce qui vous fait plaisir !
Abonnez-vous aux comptes d’entreprise sur LinkedIn, aux newsletters de vos clients et/ou prospects pour vous former et vous informer en continu.
Si possible, rencontrez vos clients sur le terrain ! C’est la meilleure école pour améliorer la qualité de son travail, notamment si vous travaillez dans le technique, et cela sera bénéfique aussi bien pour votre client que pour vous-même.
Formez-vous aux outils de TAO, à la méthodologie, et apprenez à vous servir des ressources disponibles en lignes, par exemple via des tutoriels.
Conseils de lecture :
Consultez les publications de la SFT pour obtenir des conseils « appliqués ».
https://www.sft.fr/fr/nos-publications
https://www.openedition.org/12089
101 Things a Translator Needs to Know, W L F 101 Publishing, Paperback, First Edition, April 2014. Ce petit livre a été écrit par une équipe de traducteurs chevronnés, d’horizons différents (parmi lesquels Chris Durban, Ros Schwartz et Nick Rosenthal). À destination des professionnels, des étudiants et des enseignants, il vous donnera des conseils synthétiques et très éclairants sur le métier de traducteur et l’art de la traduction, le tout avec une touche d’humour.
Bien s’organiser
Faites-vous un planning hebdomadaire des tâches à effectuer.
Créez une arborescence cohérente sur votre ordinateur (type « Dossiers client » / « Dossiers Trados »).
Ex : DOSSIERS CLIENT
> Admin (contenant les analyses, les contrats, devis et factures)
> Source
> Références
> Questions
> Livrables
Faites des copies de votre travail ! Sauvegardez votre travail quotidiennement pour éviter les mauvaises surprises. Utilisez des supports physiques et/ou dématérialisés.
Triez vos mails en utilisant des libellés.
Téléchargez les documents et classez-les dès leur réception.
Remplissez votre livre de recettes au fur et à mesure, n’attendez pas la fin du mois pour le faire. Réservez-vous une plage hebdomadaire pour mettre à jour vos documents de gestion et vos logiciels. Personnellement je trie mes factures et je mets à jour mon livre de recettes dès l’encaissement d’une facture pour ne pas perdre le fil.
Classez vos ressources en ligne. Parfois, la documentation peut être TRÈS fournie pour chaque client (en ligne et hors ligne). Il est important d’adopter un système de classement pour les ressources en ligne, pour s’y retrouver et ne pas perdre trop de temps à jongler entre tous vos documents.
Je vous invite à revenir consulter mon article sur les ressources en traduction, qui paraîtra prochainement sur ce blog.
Faire du co-working
Nous ne sommes pas tous des adeptes du co-working. Certains ont besoin de travailler seuls, dans le silence, tandis que d’autres se sentent plus motivés lorsqu’ils se tiennent compagnie, même sans se parler. Pas besoin d’être dans un café bondé ! Cela peut être utile si vous souffrez d’isolement, ou si vous avez du mal à vous concentrer chez vous (tiens, en parlant de ça, je me ferais bien un petit café et je me mettrais bien une petite série).
Vous pouvez également faire du co-working avec des personnes qui exercent dans d’autres activités. Qui sait, cela mènera peut-être à des collaborations transversales ?
S’inscrire aux apéros des traducteurs et rencontrer ses collègues
Après l’effort, le réconfort ! 🙂 Dans toutes les grandes villes, il y a en général des rencontres mensuelles, ou au moins trimestrielles entre traducteurs. C’est un bon moyen de faire connaissance avec vos collègues, d’échanger et de demander de l’aide, de sociabiliser et de décompresser.
Il existe aussi des groupes Facebook et des groupes sur LinkedIn. Inscrivez-vous, ça vaut vraiment la peine.
Échanger avec vos collègues peut également vous permettre de vous rendre mutuellement service et de vous faire passer des possibilités d’emploi. C’est la force du réseau !
Adhérer à la SFT
Adhérer au syndicat de la SFT (Société française des traducteurs) peut être un moyen de vous faire épauler dans vos démarches et de vous faire accompagner pour développer votre clientèle. Bien entendu, rien ne vous y oblige.
En adhérant, vous êtes référencé dans la base des traducteurs et vous bénéficiez de votre fiche dans l’annuaire des traducteurs, ce qui peut être un coup de pouce supplémentaire dans votre prospection.
La cotisation peut être un poil chère en début de carrière, mais vous avez plusieurs niveaux d’abonnements possibles selon votre budget, avec les avantages correspondants.
Le plus : vous avez accès aux formations et aux événements d’entraide (compris dans la cotisation, ou à prix réduit).
Je recommande la formation annuelle animée par Chris Durban, « Réussir son installation et se constituer une clientèle » (dispensée chaque année dans une grande ville de France).
Voilà, j’espère que cet article vous aura donné des pistes et quelques outils pour savoir dans quelle direction aller. Avec un peu de patience, vos efforts seront récompensés. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à m’écrire. Bonne chance à vous !
Le grand jour est arrivé. Vous avez décidé de devenir traducteur indépendant ! Excellent choix. Avant de vous lancer dans cette nouvelle vie en autonomie, il faut quand même passer par la case formalités (pouin pouin pouin).
Certes, ce n’est pas le sujet le plus palpitant qui soit pour un article de blog. Mais lorsque je me suis lancée en 2018, c’est sûr que j’aurais bien aimé trouver une page qui aurait centralisé toutes les démarches à effectuer, ce qui m’aurait évité quelques surprises. Rien de bien méchant, mais après trois ans d’activité, je fais encore des découvertes concernant mes obligations. Ô joie. J’ai donc décidé de créer un article dédié aux jeunes traducteurs qui veulent se lancer en auto-entrepreneur. Accrochez-vous, c’est un peu long et fastidieux, mais c’est pour la bonne cause !
Ce premier volet est un concentré des démarches officielles à effectuer. Je pense avoir inclus les principaux liens (listés en bas de page), en espérant que cet article vous sera utile. N’hésitez pas à me faire un retour ou à me faire part de votre expérience pour étoffer ce contenu ! Un deuxième volet à paraître vous donnera des conseils plus informels pour vous aider à démarrer du bon pied. Que votre nouvelle entreprise soit couronnée de réussite !
1) Créer son entreprise
Le gros avantage du statut auto-entrepreneur, c’est sa flexibilité. C’est très simple de créer son activité de traducteur avec ce statut. Il vous suffit de vous enregistrer en ligne via le site https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html.
Ceci vous permettra de vous inscrire au Répertoire des Entreprises et des Établissements et à l’URSAFF de votre département. L’inscription se fait en un clin d’œil et est généralement validée en quelques jours ! Vous obtiendrez par la poste le certificat de votre inscription au Répertoire des Entreprises et des Établissements, qui comporte votre numéro SIRET, SIREN et INSEE. Vous devez obligatoirement posséder ces numéros pour être en mesure d’exercer en France.
Code APE (Activité Principale Exercée) : 7430Z – Traduction et interprétation
Et voilà, vous êtes officiellement auto-entrepreneur !
2) Régime fiscal et régime social
Si vous constatez que vous êtes affilié au statut des commerçants et non au statut libéral, pas de panique, c’est normal ! Depuis 2018, les traducteurs auto-entrepreneurs exercent une profession libérale non-réglementée. Vous serez donc rattachés au régime social des commerçants (article L.640-1 du code de la Sécurité sociale).
Vous déclarez des bénéfices non-commerciaux (BNC).
Depuis le 1er janvier 2020, vous dépendez du régime général de la sécurité sociale. Il vous faudra cependant trouver une mutuelle complémentaire.
Bonne nouvelle : grâce à une mesure votée en décembre 2020 en lien avec l’union nationale des professions libérales, de la prévoyance va être introduite dans le budget de la Sécurité sociale. En cas d’arrêt maladie, vous pourrez ainsi bénéficier d’IJ (indemnités journalières), et ce dès le mois de juillet. Plus besoin de souscrire une prévoyance auprès de votre mutuelle ! Voir https://www.previssima.fr/actualite/ij-des-liberaux-les-details-de-la-reforme-se-devoilent.html
3) ACRE (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise),
aides financières et allocations
Selon votre situation, vous aurez peut-être le droit de bénéficier de l’ACRE. Ce dispositif peut être intéressant pour vous aider à vous lancer, car il permet d’être exonéré d’une partie des charges sociales (« exonération de début d’activité ») et de bénéficier d’un accompagnement pendant les premières années d’activité. Pour plus d’informations sur les conditions nécessaires, consultez le lien suivant :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11677
D’autres aides sont également disponibles, comme la NACRE et le CAPE, en fonction de votre situation personnelle. Je vous encourage également à vous renseigner sur le RSA et la prime d’activité (allocations que vous pouvez cumuler avec vos revenus professionnels, s’ils sont modestes). L’ACRE, le RSA et la prime d’activité sont non-imposables et vous n’avez pas à les renseigner dans votre déclaration d’impôts.
4) Obligations : livre de recettes, compte bancaire, facturation
En tant qu’auto-entrepreneur, pas besoin de faire appel à un expert-comptable ni de fournir un bilan de fin d’année. En revanche, vous avez obligation de tenir un livre de recettes. Dans ce document (en version papier ou numérique), vous devez consigner toutes vos factures en incluant la date de paiement, la référence des factures, le nom des clients, la nature de la prestation, les sommes versées et le mode de règlement (chèque, espèces, virement…). Veillez à consigner vos recettes de manière chronologique et sans ratures (document non modifiable). Exemple de livre de recettes :
Autres modèles :
https://www.compta-facile.com/wp-content/uploads/2016/09/livre-des-recettes-auto-entreprise-micro-entreprise-excel.pdf
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23266
Il est obligatoire d’avoir un compte bancaire dédié à votre activité (pas nécessairement professionnel, donc un simple compte courant suffit, tant qu’il est séparé de vos comptes personnels). Ce compte n’est pas obligatoire si votre CA annuel est inférieur à 10 000 € pendant deux ans consécutifs. Personnellement, j’utilise Hello bank !, banque qui correspond tout à fait à mes besoins professionnels, avec des frais quasi inexistants (non, je ne touche pas de commission).
Un certain nombre de mentions doivent figurer sur vos devis et factures, sous peine d’amende (applicable à chaque facture, donc ça peut vite chiffrer !) :
* Vos coordonnées
* Votre numéro SIREN
* Le nom du client ou de la société et son adresse professionnelle
* La date d’émission
* Un numéro attribué par ordre chronologique
* Le descriptif des prestations exécutées (incluant la quantité et le prix unitaire)
* Une date de livraison ou d’exécution
* La somme totale facturée
Exemple de facture : (contactez-moi si vous souhaitez obtenir le modèle)
Si vous êtes en franchise de TVA, vous devez inclure la mention « TVA non applicable en vertu de l’Article 293 B du CGI ».
Vous devez également faire figurer la mention « Payé le XXX » et indiquer le mode de paiement utilisé sur les factures réglées.
Il peut être utile d’avoir un modèle de facture que vous déclinez soit sous Word avec des macros, soit sous Excel pour automatiser les calculs et ainsi éviter les erreurs !
Pour une meilleure organisation, je vous conseille de classer vos factures par année et de faire votre comptabilité régulièrement pour mieux suivre votre CA et être plus serein en cas de contrôle.
5) CA et plafonds
Le seuil de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour pouvoir continuer à bénéficier du statut auto-entrepreneur est de 72 600 € (H.T.) en 2021.
Si vous démarrez votre activité en cours d’année, le montant du seuil dépend de la date à laquelle vous avez démarré votre activité. Je vous fais grâce des détails, mais si c’est votre cas, consultez le lien suivant pour en savoir plus :
https://www.impots.gouv.fr/portail/professionnel/le-regime-unique-des-micro-entreprises
Ces plafonds sont susceptibles d’évoluer. Je tâcherai de les mettre à jour sur cette page, mais je vous encourage à les consulter directement sur le site des impôts.
6) Charges, fiscalité (impôts, URSAFF)
En tant qu’auto-entrepreneur, vous devez payer des charges à hauteur de 22,2 % de votre CA (dont 0,2 % sont versés à la CFP, contribution à la formation professionnelle).
Par conséquent, la bonne nouvelle, c’est que si votre CA est nul, vos charges seront également nulles ! Mais cela ne vous dispense pas de le déclarer (dans ce cas, indiquez 0 pour le ou les mois concernés).
Les déclarations se font en ligne sur votre espace dédié : https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html
Lorsque vous avez créé votre entreprise, il faut attendre un délai de 90 jours avant de pouvoir commencer à déclarer votre CA. Vous déclarerez donc les trois premiers mois obligatoirement au bout de cette période en cliquant sur les trois déclarations dédiées de votre espace sur le site des URSAFF. Vous ne pourrez pas vous tromper, le site est très bien fait et rappelle toutes les échéances et autres dates butoirs.
Aux charges s’ajoutent l’impôt sur le revenu (barème progressif appliqué à votre CA post abattement 34 %. On a le droit à un abattement, car on ne peut pas déduire les charges du CA et amortir les frais professionnels). Les dates limites de déclaration sont fixées en fonction de votre département et du type de déclaration (en ligne ou papier), entre le 26 mai et le 8 juin pour 2021.
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14818
Choisissez de quelle manière vous souhaitez payer vos charges, mensuellement ou tous les trimestres. Je vous conseille personnellement de choisir le paiement mensuel, ce qui fait des échéances moins lourdes et qui s’oublient moins facilement. Pensez bien à consulter la date du dernier jour de déclaration de vos revenus pour ne pas vous voir infliger une pénalité de retard (même si en général, les URSAFF n’envoient que des avertissements en cas d’oubli).
Je vous conseille également de ne PAS opter pour le versement libératoire. Ce système vous fait payer un forfait d’impôts tous les mois en plus de vos charges et conduit parfois à des erreurs de prélèvements trop importants par rapport à vos revenus effectifs, et donc à devoir demander des rectifications… Sans le versement libératoire, vous paierez vos impôts à échéance.
N.B. Vous n’avez plus besoin de remplir la déclaration complémentaire de revenus (formulaire n°2042-C Pro), les revenus non salariés étant désormais intégrés à la déclaration en ligne (anciennement à joindre avec la déclaration papier).
Attention également à ne pas dépasser le plafond de 72 600 € de CA, sinon vous sortez du régime de micro-entreprise et vous passez automatiquement au statut libéral.
7) Utilisation de services de paiement en ligne et fiscalité (type Paypal et Payoneer)
Si vous utilisez un service de paiement en ligne du type Paypal ou Payoneer comme mode de règlement, les frais qui s’appliquent aux transactions ne doivent pas être déduits du montant que vous percevez ; ils sont à votre charge. Vous êtes donc tenu de déclarer la somme que vous percevez AVANT application de ces frais.
8) TVA
Si vous réalisez un chiffre d’affaires inférieur à 34 400 € en 2021, vous êtes exonéré de la déclaration et du paiement de la TVA. Pour pouvoir bénéficier de ce dispositif de franchise, vous devez indiquer la mention « TVA non applicable, art. 293 B du CGI » sur vos devis et factures.
Si vous dépassez le seuil de 34 400 € de CA annuel, la franchise reste applicable pour l’année en cours et pour l’année suivante tant que le montant de votre CA n’excède pas 36 500 €. Si ce nouveau seuil est franchi en cours d’année, la TVA s’appliquera alors aux prestations effectuées à compter du premier jour du mois au cours duquel ces chiffres seront dépassés.
IMPORTANT ! LORSQUE VOTRE CLIENT EST À L’ÉTRANGER
Dans l’UE
Légalement, le lieu des services entre assujettis (c’est-à-dire entre particuliers et entreprises redevables de la TVA) est situé au lieu d’établissement de l’acheteur, quel que soit le lieu d’établissement du prestataire.
Si votre client est établi dans un État membre de la communauté européenne différent, vous devez :
Votre client est redevable de la TVA s’appliquant à votre prestation de services au taux en vigueur dans son pays (= autoliquidation de la TVA auprès de l’administration fiscale), sauf s’il n’est pas assujetti à la TVA dans son pays.
Attention : Vous devez posséder un numéro de TVA intra-communautaire auprès de votre service des impôts des entreprises (SIE) avant de pouvoir remplir une DES.
Hors UE
Lorsque votre client n’est pas basé dans un pays membre de l’UE, vous devez vous renseigner sur la législation en vigueur dans le pays concerné afin de connaître vos responsabilités quant à une éventuelle taxe sur la valeur ajoutée. Vous trouverez en général ces informations sur Internet. Bon à savoir, les grands cabinets comptables publient chaque année un guide détaillant les taxes en vigueur dans la plupart des pays du monde, comme le Worldwide VAT, GST and Sales Tax Guide de Ernst & Young (accès gratuit).
Même si vous ne collectez pas de TVA, votre client sera sans doute tenu de déclarer cet achat de service et de payer une forme locale de TVA. Invitez-le à s’informer de ses responsabilités auprès de son administration fiscale (par exemple, en l’indiquant sur votre facture)
Pour plus de détails, consulter les liens suivants :
https://www.trematranslations.com/2012/11/07/la-t-v-a-du-traducteur/
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F21746
https://www.douane.gouv.fr/service-en-ligne/ouverture?code_teleservice=DES&sid=&app=68
9) La cotisation foncière des entreprises (CFE)
La CFE est une taxe annuelle sur les locaux des entreprises.
En tant que traducteur, vous devez la payer même si vous travaillez chez vous.
Comme pour les taxes foncières et d’habitation, la CFE dépend de la ville où vous exercez (chaque municipalité a son taux d’imposition), de la valeur locative du bien et de la superficie utilisée pour votre activité. Si la valeur du bien est peu élevée, la base minimum est fixée sur votre chiffre d’affaires.
Important ! Vous ne payez pas de CFE la première année de votre activité (peu importe la date de création au cours de l’année). Attention toutefois, cette exonération n’est pas automatique. Pour en bénéficier, il faut remplir une déclaration initiale et l’envoyer à votre SIE avant le 31 décembre de l’année concernée.
L’année qui suit la création de votre auto-entreprise, la base d’imposition est réduite de 50 % (sauf si déjà en base minimum).
Conseil : n’oubliez pas de créer votre espace professionnel sur le site des impôts pour consulter l’avis de CFE.
10) Transfert d’entreprise (déménagement)
Si vous déménagez, c’est comme si vous changiez d’activité, car votre activité dépend de votre adresse postale. Il faut donc déclarer votre changement d’adresse, ce qui se fait directement via votre espace en ligne. Vous recevrez ensuite un nouveau certificat confirmant le transfert d’activité et vous serez invité à créer un nouvel espace en ligne.
Important ! En cas de transfert d’activité, veillez à télécharger tous vos justificatifs depuis votre espace en ligne, notamment vos déclarations de chiffre d’affaires, car votre ancien espace en ligne sera supprimé de façon permanente une fois le transfert effectué, sans possibilité de récupérer quoi que ce soit. La bascule prend quelques semaines/mois, mais il vaut mieux être prévenu !
Vous avez mal au crâne ? C’est normal, prenez donc un petit Doliprane 🙂
J’ai essayé de centraliser les différentes démarches sans trop m’étaler pour ne pas vous perdre (du moins, complètement !). Bien entendu, cette page n’est pas exhaustive et ne saurait se substituer à la documentation officielle, que je vous invite à consulter régulièrement pour vous tenir informé.
L’erreur étant humaine, j’invite d’ailleurs les personnes compétentes à se signaler si d’aventure une ineptie s’était glissée dans ce contenu.
N’hésitez pas à contacter les organismes officiels (URSSAF, SIE, service des douanes, etc.). En général, il y a toujours une tolérance et il ne vous sera jamais reproché de faire part de vos interrogations, de signaler une erreur ou un oubli. Au pire du pire, on pourra vous infliger une pénalité de retard (que vous pouvez même demander de lever la première fois), mais en général ces organismes se montrent plutôt compréhensifs si vous êtes de bonne foi.
Si vous avez des questions ou des interrogations, n’hésitez pas à me contacter et j’essaierai de vous orienter au mieux. Même si aucune situation ne se ressemble, c’est toujours utile d’échanger avec quelqu’un qui est passé par là. Je vous invite à revenir consulter le deuxième volet consacré aux démarches plus informelles, ou comment partir du bon pied quand vous démarrez votre activité !
Liens utiles
Régime, comptabilité, livre de recettes, CA, démarches
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23266
https://www.portail-autoentrepreneur.fr/academie/statut-auto-entrepreneur/plafond-chiffre-daffaires
https://www.impots.gouv.fr/portail/professionnel/le-regime-unique-des-micro-entreprises
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/micro-entreprise-auto-entreprise-charges-sociales
https://www.trematranslations.com/traducteurenmicroentreprise/
Portail autoentrepreneur, URSSAF
https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/
https://www.urssaf.fr/
Prévoyance
https://www.previssima.fr/actualite/ij-des-liberaux-les-details-de-la-reforme-se-devoilent.html
ACRE
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11677
TVA
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F21746
https://www.trematranslations.com/2012/11/07/la-t-v-a-du-traducteur/
https://www.ey.com/en_gl/tax-guides
DES
https://www.douane.gouv.fr/service-en-ligne/ouverture?code_teleservice=DES&sid=&app=68
CFE
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23547
https://www.impots.gouv.fr/portail/formulaire/1447-c-sd/declaration-initiale-de-cotisation-fonciere-des-entreprises